S’étendant d’Anzème à Gargilesse, « La Vallée des Peintres » offre une unité de reliefs sauvages, à la luminosité changeante qui va attirer de nombreux artistes entre 1850 et 1930.
Laissons la parole à Christophe Rameix, grand connaisseur et expert des peintres de la vallée de la Creuse… « C’est George Sand qui entraîne derrière elle tout un petit monde de peintres désireux de se lancer dans les plaisirs du plein air. Ils viennent portés par le mouvement « pleinairiste » qui souffle sur toute la France… Ils arrivent dans la vallée les yeux encore fragiles, éblouis par la lumière. Ils ont quitté l’atelier pour s’enivrer de nuages, le chevalet planté dans l’herbe, une tache de soleil sur la toile, les premières gouttes de pluie sur la palette…Ils n’ont d’autres buts que de peindre cette rivière, devenue symbole de la liberté reconquise, sans fard et sans jardin.
En quelques années la rumeur s’amplifie. L’affluence des peintres réveille les villages endormis. Les hôteliers s’activent, les places et les cafés s’animent. On boit de l’absinthe sous les frondaisons. Tôt le matin, sur les coteaux, des taches blanches, bleus, vertes, éclosent au milieu des bruyères : les grands parapluies de toile qui déjà n’effraient plus le braconnier furtif. A la belle saison, entre Gargilesse et Crozant, il est certain de rencontrer un peintre appliqué à son ouvrage. On vient de loin peindre sur le motif sa prochaine médaille au salon parisien. La vallée de la Creuse, affichée dans de nombreuses expositions, accède à la notoriété ».